L'eau de puits au cœur de la plaine

par Paul DAVID
Dans la plaine, il n’y a pas d’eau de surface. Les villages sont groupés autour de leurs puits. Dans le bourg de Saint Aubin il y en a dix-huit dont quatre publics, et il faut y chercher l’eau à une profondeur de 35 à 45 mètres. On disait « À Saint Aubin, pour boire son saoul d’eau, il faut sonfaix de corde », c’est-à-dire que pour tirer l’eau d’un puits public, il fallait venir avec son seau et sa corde.

Pourvoir aux besoins familiaux était une petite contrainte quotidienne ; il en était autrement pour abreuver les animaux. Quelques mares (toutes disparues) recueillant les eaux de pluie avaient été crées. Et aussi des citernes (environ vingt-cinq) pouvant aller jusqu’à 150 mètres cubes. Mais tout cela était insuffisant en période de sécheresse : mares et citernes vides, puits au débit trop faible (il y avait queue dès trois heures du matin, … et parfois de l’ambiance dans la file d’attente). Pour le bétail il fallait atteler une tonne et chercher de l’eau à la Smagne, à Sainte Hermine ou au Moulin de Pérouzeau à Saint Jean de Beugné. Cette situation était peu propice au développement.

En 1929, Pierre DAVID est élu Maire avec l’objectif d’améliorer la situation. La Commune fait aussitôt installer une cuve métallique de douze mètres cubes, à côté de la Mairie, près du Grand Puits (le plus productif), pendant qu’un château d’eau s’édifie à proximité.

Il sera inauguré en 1936. À l’époque, c’était une innovation exceptionnelle pour un village. Le réservoir était alimenté par une pompe ; mais le rendement du puits était parfois trop faible l’été, ce qui amenait le garde-champêtre Boisseleau, particulièrement dévoué, à se lever la nuit pour actionner la pompe jusqu’à nouvel assèchement.

Certes, il fallait venir chercher son eau au pied du château d’eau, mais le travail était bien moindre. Après la guerre, la Commune adhère au Syndicat Intercommunal de la Vallée du Lay qui se créée pour construire le barrage de l’Angle Guignard sur le territoire de La Réorthe.

L’eau arrive dans chaque maison du village (souvent avec seulement deux robinets, un pour la maison, un pour l’écurie) en 1953 (certains jeunes hommes de l’époque se souviennent d’avoir travaillé à la pioche au creusement des tranchées dans les rues pour passer les canalisations).

Le château d’eau qui fournit une eau moins coûteuse continue à fonctionner quelque temps, mais il est abandonné rapidement. Dans les années soixante la Commune fait installer des douches municipales qui serviront une dizaine d’années jusqu’en 1972, le temps que le confort à domicile prenne le relais.

Restait à trouver de nouvelles ressources d’eau pour les cultures. Seize forages seront faits sur la Commune dans les années 70 et 80. Ils seront décevants, un seul est en service sur la Commune, les autres étant localisés sur les Communes voisines.